TIC perpetuum mobilae*

Jeudi 2 Juin 2011

« Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme ». Cette célèbre phrase attribuée au père de la chimie moderne, Antoine Lavoisier convient également aux informaticiens suisses dont les organismes faîtiers sont en train de refondre complétement son système de formation au niveau fédéral. Nous vous apportons quelques explications concernant la nouvelle mouture de brevet fédéral.


L’organisation du monde du travail (Ortra) Formation professionnelle TIC Suisse, créée en mars 2010,
a effectué dernièrement deux enquêtes détaillées sur le champ professionnel des technologies de l’information et de la communication (TIC). Les résultats de ces enquêtes se résument comme suit:

Le champ professionnel des TIC contribue au vingtième du PIB helvétique, soit quelque 25 milliards de francs, et ce à un rythme de croissance supérieur à la moyenne. On sous-estime généralement la contribution des 170'000 employés du secteur des TIC à la valeur ajoutée globale de notre pays et tend ainsi à diminuer sa signification économique, car bon nombre de ces employés ne travaillent pas directement dans ce secteur, mais collaborent dans d’autres domaines économiques, tels que les banques, les assurances, les prestataires de services, etc. en raison de l’intégration horizontale de l’informatique dans la quasi totalité des autres secteurs professionnels de notre pays.

Nul n’ignore désormais plus que les prévisions établies démontrent que, sans contre-mesure efficace, la Suisse manquera d’environ 32’000 professionnels de l’informatique, à tous les niveaux de qualification, d’ici à l’an 2017. Si ce scénario se réalise, cette pénurie de personnel qualifié compromettra la compétitivité de l’innovation et des technologies de la place économique helvétique et diminuera son efficacité économique, ce qui représente un grand danger à terme pour l’avenir de notre pays.

Par conséquent l’association Formation professionnelle TIC Suisse a décidé, avec le soutien de la
fondation « IT-Berufsbildung Schweiz » et de l’office fédéral de la formation professionnelle et de la
technologie (OFFT), d’augmenter de manière significative le nombre de diplômés de la formation
professionnelle TIC d’ici à l’an 2017. Pour ce faire, les organismes précités vont concentrer leurs efforts pour:
1. Augmenter le quota des apprenant-e-s dans la formation professionnelle initiale à la moyenne nationale de toutes les branches apparentées aux TIC jusqu’en 2017
2. Doubler le nombre des diplômés TIC de la formation professionnelle supérieure.

Afin de pouvoir réaliser ces mesures, les organismes précités travaillent au repositionnement de l’ensemble des examens professionnels fédéraux (CFC, brevet, diplôme). Le brevet fédéral a été remodelé à la fin de l’année dernière afin de mieux correspondre aux besoins actuels des employeurs. Son alignement sur les nouveaux besoins des employeurs devrait contribuer à le rendre plus attractif aux yeux des employés adeptes de formation continue supérieure désireux de développer leur carrière dans un secteur professionnel prometteur.

Un groupe de travail composé de spécialistes de l’économie et de l’administration ainsi que des
enseignants et représentants des écoles ont collaboré activement au repositionnement de cet examen professionnel. Les résultats de ces travaux ont été introduits dans les quatre nouveaux profils de qualification suivants qui formeront désormais la nouvelle offre de brevets fédéraux en informatique:

Technicien-ne de systèmes et réseaux TICDéveloppeur-euse d’applications TICInformaticien-ne de gestion
La nouvelle mouture du brevet fédéral débutera cet automne, avec une première volée d’étudiant(e)s. Nous vous tiendrons informé des prochains résultats obtenus ainsi que de la nouvelle mouture du diplôme fédéral retravaillé qui verra le jour après l’introduction du nouveau brevet fédéral. La filière informatique suisse est en perpétuelle transformation. Cet état de fait ne devrait pas changer à l’avenir, mais pourrait s’accélérer encore. Il s’agit donc pour les différentes parties prenantes de bien anticiper les prochaines étapes pour ne pas louper le coche.

*Les technologies de l’information et de la communication sont en mouvement perpétuel
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Mathieu Janin
Mathieu Janin