Un bon chef doit savoir communiquer

Mercredi 5 Octobre 2011


On exige toujours plus de nos dirigeants. Particulièrement en temps de crise. La communication ne fait pas exception à cette règle. Pourtant bon nombre d’entre-eux ne sont pas formés en conséquence. Il s’agit de remédier à ce manque sous peine de voir leurs réputations entachées et à travers elle la réputation de leurs entreprises.


Le chef d’entreprise, appelé également CEO (Chief Executive Officer) ou PDG (Président-Directeur-Général), GM (General Manager) est le principal représentant de son entreprise. Il personnalise sa stratégie et interprète sa politique institutionnelle dans les bons tout comme dans les mauvais jours. Son rôle de porte-parole gagne de plus en plus en importance en ce début du 21è siècle du tout-communiquant. Et ce nouveau rôle n’est pas facile à tenir. Il s’agit de répondre aux questions des nombreuses parties-prenantes de l’entreprise. Analystes, journalistes, actionnaires, représentants politiques, syndicats, groupes d’intérets, tous s’intéressent à lui selon différents angles. Et il n’a pas droit à l’erreur. Que ce soit en période fastueuse comme en temps de crise.

Les débats de la société concernant les salaire de ses dirigeants, la bonne gouvernance et l’éthique d’entreprise démontrent que nos dirigeants sont constamment sous pression concernant leur légitimité à tenir le gouvernail de leur organisation et ce sur différentes scènes publiques face à différentes groupes d’intérêts souvent opposés dans leurs attentes.

Cette évolution des mœurs n’est pas uniquement à porter au crédit des campagnes politiques et médiatiques actuelles mais plus fondamentalement à une évolution de notre société capitaliste. En effet, l’économie ne fonctionne plus aussi bien que de par le passé. A mesure que les « trente glorieuses » s’éloignent, le niveau d’exigence de notre société envers son élite économique, politique, juridique et religieuse augmente.

Tout cela conduit à placer nos dirigeants de façon accrue sous les feux de la rampe. Pourtant ces derniers n’ont pas été préparés à cette médiatisation croissante. Si les hautes écoles de management sont maîtres en gestion d’entreprise, elles ont jusqu’ici occulté la science humaine de la communication et de la prise de parole écrite ou orale de leurs cursus. Faut-il pour autant que nos dirigeants renoncent à communiquer face à cette complexité croissante ? Bien au contraire. Ce serait même suicidaire pour leur propre réputation et celle de l’institution qu’ils dirigent. Car la communication fait partie intégrante de leur cahier des charges. Une statistique fait même état qu’un dirigeant d’entreprise devrait passer au moins un tiers de son temps à communiquer tant à l’interne qu’à l’externe afin de mener son mandat à bien. La communication représente donc l’une de ses principales activités et ne peut pas être déléguée. Il s’agit donc de la maîtriser et de s’entraîner pour ne pas décevoir ses interlocuteurs. La vie de l’entreprise et sa réputation en dépend.

Comment y parvenir ? Grâce à de la formation continue sous forme de Media-Training, l’engagement d’un coach routinier à la communication, la lecture assidue de livres dédiés à la communication dirigeante mais surtout grâce à des heures d’entrainement et au développement de son empathie et de sa propre capacité à communiquer et à dialoguer avec autrui et à échanger ses expériences avec ses pairs. La communication est affaire de chef. Et ce n’est pas un professionnel de la communication qui me contredira.


Mathieu Janin
Mathieu Janin